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L'École Véritable de la Terre Pure
Présentation
L'école Jôdo-Shinshû
- L'Ecole Véritable de la Terre Pure (Jôdo-Shinshû) est l'une des écoles du bouddhisme japonais relèvant du Grand Véhicule (mahâyana).
Son nom s'abrège en "Shinshû", ou en "bouddhisme Shin".
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calligraphie du Nom
"Namo Amida Butsu" par Shinran (Hompa-Honganji)
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- Elle suit l'enseignement de son fondateur Shinran Shônin (1173-1263) et de ses successeurs.
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- Shinran a formulé sa doctrine dans le Kyô-gyô-shin-shô ("Enseignement, pratique, foi et réalisation"), la principale de ses uvres.
Celui-ci prend comme canon scripturaire les "Sûtra de la trilogie de la Terre Pure" (Jôdo-sambukyô) prêché par le Buddha Shâkyamuni, et plus particulièrement le "Sûtra de Vie-Infinie" (Muryôju-kyô), contenant les voeux du Buddha Amida.
L'interprétation de Shinran se réclame principalement des uvres des "Sept religieux éminents" (Shichi-kôsô), soit :
- les Indiens Nâgârjuna (IIe s. ap. JC) et Vasubandhu (IVe s. ap. JC),
- les Chinois Tanluan (476-542), Daochuo (562-645) et Shandao (613-681),
- les Japonais Genshin (ou Eshin sôzu, 942-1017) et Hônen (ou Genkû, 1133-1212), le propre maître de Shinran.
Pour l'essentiel, l'enseignement du Shinshû vise la réalisation de l'état de buddha par la naissance dans la Terre Pure (ôjô) du Buddha Amida grâce au nembutsu, c'est-à-dire la foi (shinjin) dans le voeu originel (hongan) de ce Buddha qui s'exprime par la prononciation de son Nom (shômyô) : "Namo Amida Butsu".
Le Shinshû se caractérise par un abandon complet au "pouvoir autre" (tariki) du Buddha Amida. C'est donc le Buddha Amida qui occupe la place de "Vénéré principal" (Go-honzon) sur les autels de cette école.
- A la fin du XIXe siècle, cette Ecole - au sens large - comptait dix branches, constituant autant d'écoles au sens restreint, indépendantes les unes des autres; leur nombre a passé à vingt-deux après la seconde Guerre mondiale.
Elle est représentée actuellement un peu partout dans le monde.
La branche Honganji-ha
- La branche Honganji du Jôdo-Shinshû (Jôdo-Shinshû Honganji-ha) est l'une des deux branches principales de cette école.
Elle constitue une fédération de 10.334 temples, pour 30.226 religieux (dont 8.507 femmes), et près de 7 millions de fidèles. Cela en fait l'une des plus importantes institutions bouddhiques japonaises par le nombre.
Cette branche tire son nom de son siège, qui est au temple Hompa-Honganji de Kyôto, aussi dit "Honganji de l'ouest" (Nishi-Honganji).
Elle a pour patriarches (monshu ou shûshu) les abbés de ce temple, descendants de Shinran, dont le plus célèbre est Rennyo Shônin (1415-1499).
C'est le 23e patriarche, S.E. Shônyo, qui, dès 1954, a patronné la fondation des Communautés Jôdo-Shinshû européennes.
Le temple Hompa-Honganji
Le Goeidô (à gauche) et le Hondô
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- C'est le temple-mère (honzan) de la branche Honganji du Jôdo-Shinshû.
Son nom complet est Jôdo-Shinshû Honganji-ha Honganji ("Honganji de la branche Honganji du Jôdo-Shinshû"), abrégé en Hompa-Honganji.
Il est communément désigné sous le vocable de "Honganji de l'ouest" (Nishi-Honganji) pour le distinguer de son voisin, le "Honganji de l'est" (Higashi-Honganji), siège de la branche Ôtani (Ôtani-ha) du Shinshû.
Le nom "Honganji" signifie "Temple du Voeu Primordial", par référence aux voeux du Buddha Amida.
Miraculeusement rescapés des grands incendies qui ravagèrent Kyôto au cours des siècles, les principaux bâtiments du Hompa-Honganji constituent un exemple remarquable de l'architecture japonaise du XVIe au XVIIIe siècle. Plusieurs d'entre eux ont été classés "trésors nationaux" ou "biens culturels importants".
L'ensemble du site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.
- Le Honganji tire ses origines du mausolée de Shinran, construit en 1272 à Ôtani (est de Kyôto) par ses disciples, avec l'aide de sa fille cadette Kakuhsin-ni et de son mari Zennen-bô.
Quarante ans après, ce mausolée fut érigé en temple, sous le vocable de Senjuji ("Temple de la pratique exclusive"), mais ce dernier fut finalement changé en Honganji ("Temple du Voeu Primordial"), au plus tard en 1321.
Détruit en 1465 par les troupes de l'école Tendai, le Honganji déménagea ensuite plusieurs fois en province, avant d'être installé en 1591 sur son site actuel, dans l'arrondissement inférieur de Kyôto, grâce à la magnificence de Toyotomi Hideyoshi.
Trois ans auparavant, le mausolée abritant la tombe de Shinran avait déjà été restauré sur le site d'Ôtani.
C'est ainsi que le temple-mère (honzan) comprit dès lors deux sites principaux :
- le Temple proprement dit (Honsetsu), qui abrite la statue de Shinran, et
- le Mausolée d'Ôtani (Ôtani Hombyô) avec sa tombe, couramment désigné sous l'appellation de "Nishi-Ôtani".
- Descendant directs de Shinran, les abbés du temple Honganji se succèdent par ordre de primogéniture mâle, leur charge leur conférant également le patriarcat de la branche Honganji-ha du Jôdo-Shinshû.
Sites web sur le Honganji :
Crédits photos : Hompa-Honganji
Texte : Jérôme Ducor